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Adhara Summers 3.17
Je suis devenue si vieille... J'ai fait tout ce que j'avais à faire en ce monde, et souvent je me demande "Mais bon dieu qu'est-ce qui me retient ici?" et puis je me rappelle de ma famille. Mon jumeau que j'aime tant,
ma petite sœur qui semble à peine avoir commencé à vivre,
et mes deux magnifiques enfants que j'espère ne jamais voir grandir.
Je m'inquiètes tant pour Arthur et Alicia... Ils passaient tellement de temps à déprimer sur le bord de la piscine ou à verser leurs larmes sur la tombe de Djihn.
J'espère qu'ils resteront proche toute leur vie et seront toujours là pour s'épauler l'un l'autre comme il le font aujourd'hui.
Mais ce sont de braves enfants, et tandis que je perds mes journées à dormir, regarder la télé ou lire de bouquins à l'eau de rose, ils s'occupent de tout.
Ils font à manger, nettoient, et ne négligent jamais leurs devoirs.
C'est ainsi que j'ai eu mon premier "tilt": si je veux faire quelque chose avant de mourir, c'est maintenant ou jamais.
Je me suis donc rendue chez Wolfgang. Il était plus que temps que je lui demande pardon et que j'essaie d'arranger les choses avec lui.L'âge l'avait adouci, et malgré son côté un peu méchant et rancunier, au fond il n'avait jamais été mauvais. Nous avons pu parler, et retrouver chez l'autre ce que nous avions autrefois aimé.
Mon deuxième "tilt" arriva quand Annabelle, enceinte à craquer, est partie vivre avec son petit ami en colocation.
J'ai vu comme l'amour me manquait et je me mise à prier de toutes mes forces pour que Djihn revienne me voir.
Il est venu. Comme toujours.Mais quand il est parti, je me suis rendue compte comme j'avais passé toute ma vie à l'attendre.
Quand j'était enfant, je rêvais qu'un extraterrestre m’emmènerait vers le soleil levant dans sa soucoupe volante.
Quand je l'ai rencontré, je rêvais de le revoir.
Quand il disparaissais, j'attendais son retour.
Et maintenant qu'il n'est plus de ce monde, j'attends que son fantôme viennes me donner l'impression d'être en vie.Alors, c'est décidé. Je ne l'attendrai plus. Pour moi, pour mes enfants, bien qu'il soit tard, j'apprendrai à vivre sans lui.
C'est promis, tandis que j'écris ces derniers mots, je regarde le ciel pour la dernière fois en pensant à l'homme que j'ai aimé et attendu toute ma vie.Adieu, mon Djihn.
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Commentaires
Pffiou, j'en ai des frissons. Je pense qu'elle a raison: à force d'attendre, on passe à côté de tellement de choses. Un magnifique chapitre, vraiment :)
Merci beaucoup Eulaline, ça me fait énormément plaisir que tu lises et commente mon histoire!