Maman,

Depuis ma dernière lettre, je me suis reprise en mains. Il fallait bien, avec mon bébé qui arrivait et les caisses qui se vidaient.

J'ai recommencé à aller au travail. J'ai fait du sport.

Je me suis fait de amis par internet parce que les vrais me regardaient bizarrement à cause de Don, comme si trompais Eric ou quelque chose.

Et sans que je ne sois prête, le jour ou je devais l'être arriva. Enfin, la nuit. Je me suis réveillée avec une douleur terrible qui me secouait toute entière.

Dès que j'ai compris, je suis allée à l’hôpital.

Je suis rentrée après de longues heures de souffrances avec cette toute petite chose dans mes bras. Je l'ai posé une seconde, le temps de souffler un peu dans la pièce d'à côté.

Il s'est mis à pleurer. La seconde ou je l'ai entendu, j'ai accouru, comme si une force inconnue s'était emparée de moi. Je l'ai pris dans mes bras, et, à la seconde ou ses yeux ont croisés les miens, j'ai compris pour mon plus grand bonheur, que mon cœur était encore capable d'aimer.

Mais cette force m'a vite relâchée, et sans prendre le temps de mettre un pyjama, je me suis effondrée sur mon lit.

Quand je me suis réveillée au petit matin, c'était encore par ses cris. Je le consolai du mieux que je pouvais. J'ai quand même bougé le berceau dans le salon.

Je m'en occupai avec tout l'amour et tout le courage que je possédais. Mais quand j'allais au travail, j'étais bien contente de le laisser aux mains d'une garderie. Ça ne fait pas de moi une mauvaise mère, si ?

Seulement, quand je rentrai, c'était pour aller directement embrasser le tapis. J'ai du quitter mon travail, je ne pouvais pas faire les deux, "je trouverai un autre moyen de trouver de l'argent" je me disais.

Des moments, je rêvais qu'un preux chevalier sur un cheval blanc arrive et me propose de m'aider à m'occuper de ce monstre qui ne dort jamais. Mais quand, à ma grande surprise, Don s'y proposa, j'ai refusé. J'ai compris que bien que je veuille de l'aide, il est des personnes que je ne veut pas à côté de mon bébé. Qu'elle vie aurait'il avec comme figure paternelle DON ?

La nostalgie me prit. "Si seulement Eric était là..." étais-je en train de dire à mon bout de chou quand quelqu'un sonna à la porte.

Quelqu'un que j'avais depuis longtemps arrêté d'espérer la venue.

Je le regardai à travers le carreau sale de ma porte. 

J'ouvrai. Je le regardais entrer tranquillement comme si c'était normal. Je le regardais se poster devant moi avec ce sourire qui n'appartenait qu'à lui. Je savais que ce n'était qu'un rêve, comment aurai-ce pu en être autrement?

Mais je me laissais porter par cette illusion, ne pouvant me battre contre la tentation d'y croire. Ce n'étais qu'un rêve. Mais c'était assez. Parce que cette personne était celle que j'aimais.

Eric.

<<<Chapitre précédent: Lettre 5 partie 2

Chapitre suivant: Lettre 6 partie 2>>>