• Adhara Summers 3.16

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        Malgré ma promesse de veiller sur mon Djihn, il s'est fait enlever à nouveau le lendemain. Il a réapparu quelques jours après, dormant devant la porte.

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       Il avait encore perdu la mémoire, et j'essayai de le rassurer tant bien que mal, mais comment rassure-t'on quelqu'un quand on est mort de peur nous-même?

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       Je demandais de l'aide à mon clone pour veiller sur lui, elle accepta de bon cœur, disant que sauver quelqu'un serait une bonne expérience de vie pour elle.

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       On se relayait et on ne le lâchait jamais des yeux, pourtant, le temps d'un clignement, il disparu.

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        Encore, encore et encore. Et chaque fois qu'il revenait, il perdait un peu plus de mémoire, il allait un peu plus mal, et il était de plus en plus maigre. Il sentait sa mort approcher, et fit son possible pour montrer aux enfants comme il les aimait.

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       Vers la fin, il ne quittait plus le lit, nous essayions tous deux de nous rassurer et de nous réconforter l'un l'autre, mais nous n'y croyions pas. Parfois je craquais et pleurais, mais lui jamais.
       Après tout, la mort est plus l'affaire des vivants que des morts.

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       Je le prenais chaque fois dans mes bras comme si c'était la dernière fois.

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       Et je restais à ses côtés tandis qu'il s'endormait, pour être sûre de l'entendre toujours respirer.

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       C'est à peine si je me suis rappelée de descendre pour l'anniversaire de mon fils, mon beau Arthur devenu grand.

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       Je l’enlaçai pour moi et pour Djihn.

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       Puis je retournai me coucher aux côtés de mon amour.
       Et quelques jours plus tard, au matin de mon dernier anniversaire, je ne sentit plus le souffle de Djihn sur ma joue. Je criai de tous mes poumons, le suppliant de se réveiller.

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       Il semblait si paisible, comme s'il dormait juste sur notre lit. Alors, je sortais prendre l'air sur le balcon, tranquillement, sans pleurer. Je me disais qu'il ne servait à rien de pleurer.

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       Je suis descendue comme si de rien n'était souffler mes bougies en compagnie de Gabriel.

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       Mais tandis que mes rides apparaissaient et mes cheveux blanchissaient, ma volonté de ne pas pleurer flancha.

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       On devait vieillir ensemble! Ses cheveux devaient blanchir comme les miens! On devait mourir en même temps. Il devait m'attendre....
       Gabriel me prit dans ses bras, mais les seuls qui auraient pu me rendre heureuse étaient ceux de Djihn.

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      On l'enterra dans le jardin, et on pleura toutes les larmes de nos corps. Mais rien ne pouvait lui rendre assez hommage.

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        Alors que tous les autres partirent je me couchait à ses côtés, et je regardai le ciel en lui demandant de revenir me voir, juste une dernière fois, par pitié... Par pitié...

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