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   Cher journal,  ces derniers mois, ceux de ma grossesse ont été bien mouvementés. Enfin, le début était un peu répétitif.
   Un de mes clients d'internet m'avait proposé de me payer pour faire une oeuvre gigantesque. Alors je m'y suis mise, et j'ai commencé à peindre sur un film transparent accroché au mur.

   Je pensais pouvoir la finir en un mois, mais c'était sans compter tout le reste des choses à faire à la maison.
   Du coup ma vie est devenue une succession de réparations et de cuisine.

De peinture.

  De divertissement et d'éducation pour Annie.

De peinture.

   De bains et de nettoyage.

   Bien sûr Samuel fait son possible pour aider, mais il travaille beaucoup dernièrement.
  Au final, ce n'est que le matin de l'anniversaire d'Annie que j'ai enfin pu terminer mon travail.

   Pour ledit anniversaire, nous avons fait une petite fête, avec Alicia et Emma, Jasmine et ses enfants, et bien sûr Oliver. Samuel avait aussi invité ses sœurs mais elles ne sont pas venues.
   Les bougies ont été soufflées, le gâteau mangé, les confettis jetés.

   Ce fut simple et sans drames. Plein de bonheur et de câlins.

   Et ma petite Annie est devenue une petite beauté.

   Elle devenue meilleure que tout ce dont j'aurais pu rêver. Une enfant pleine d’énergie, toujours en mouvement.

  Elle continue à s'amuser à renverser la peinture par terre, mais elle à au moins appris à nettoyer après.

  Elle est douée pour se faire des amis, sa meilleure copine restant quand même Célia, la fille de Jasmine.

   Mais ce que j'admire le plus chez ma fille (et redoute un peu), c'est sa capacité à donner de la voix et à exprimer ses sentiments, autant les bons que les mauvais.

   Malgré tous ses changements et son affirmation de sa personnalité, à la fin de la journée, elle reste mon bébé que j'aime border le soir.

  Pendant ce temps joyeux où j'ai redécouvert ma fille, de l'autre côté du pays, ma famille vivait des moments moins heureux.
  Je l'ai appris quand un triste matin, Emma est venue sonner à la porte.

   Elle avait pris un peu de poids, et quand elle m’annonça qu'elle était enceinte, je lui sautai au cou et la félicitai.

   J'étais un peu déçue quand elle me dit "Quoi? Il t'a toujours pas dit qu'on est ensemble? Il a dit qu'il voulait t'en parler lui même... Je lui en toucherai deux mots... Mais... je suis pas ici pour ça..."

   Et ce pour quoi elle était venue fit passer cette déception pour une niaiserie.
   Alicia est morte. Ma tante. Celle dont j'aurai voulu être la fille. Partie sans un câlin, sans un au revoir.

  Je lai pleurée toute la journée, et j'aurais voulu la pleurer plus, mais le soir même, mes contractions ont commencé.

   L'accouchement s'est fait dans la douleur et les larmes. Samuel est resté à mes côtés tout le long, tentant de me soutenir avec son amour.

   Mais lorsque ma deuxième fille est née le temps n'était plus à la tristesse. Et personne ne sait résister au bonheur que procure le sourire de la petite Alice. 

   Ni Annie, ni Sam, ni moi.

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