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Arya Summers 5.7
Cher journal, cette fois, je suis sûre que j'ai merdé. Pour de vrai, pour de bon. Pas comme la dernière fois, on m'a relâchée quand on a découvert que j'étais partie en voyage, que des dizaines de témoins m'avaient vue mettre le feu à la piste le soir du meurtre.
Cette fois, c'est pire. J'ai compris quand François m'a demandée en mariage. J'étais touchée mais pas prête du tout.
Je lui ai tendrement prit les mains.
Je lui ai expliqué qu'on se connaissait encore trop peu, que j'avais besoin de temps.
Et là tout a tourné au vinaigre. Il s'est énervé, il a crié, puis il a dit: "Avec ce que j'ai fait à cette fille pour toi, tu me le dois bien!".
Je me suis demandée une seconde de quoi il parlait.
Puis, j'ai compris ce qui est arrivé à Mélanie. J'ai promis d'appeler la police et de le dénoncer. C'est alors qu'il a promis que s'il ne m'avait pas, personne ne m'aurait. Et qu'il me retrouverait.
Puis il est parti d'un pas rageur et terrifiant.
Je devais prendre l'air, et je suis allée dans le jardin, ma cousine Emma, voyant que je pleurait vint me voir et me dit que tout s'arrangerai. Mais elle ne savait pas.
C'est pourquoi quand le soir tomba et Alicia rentra, je décidai de leur déballer tout mon sac, y compris ce que je voulais leur taire.
Emma regarda sa mère lui demandant silencieusement que dire.
Alicia prit sa tête entre ses mains.
Je les comprends, car oui, j'ai vraiment merdé cette fois. Au bout d'un silence interminable, Alicia prit la parole. "Arya, je comprend ta peur, mais il faut appeler la police. Seulement, on ne sait pas si elle aura les preuves pour l'arrêter, où même si elle le trouvera. Je pense que pour assurer ta sécurité, il vaudrait mieux que tu partes.". Ma propre famille me disait de partir. Ce n'est pas qu'ils ne voulaient pas de moi, pourtant, entendre ces mots me fit l'effet d'un coup de couteau.
"On a de l'argent de côté, continua-t'elle, on peut t'acheter une jolie maison dans une ville de l'autre côté du pays. Là où il ne te trouvera pas."
Dès l'aube, je suis partie. J'ai quitté pour la dernière fois le seuil de la maison où j'ai grandi. Je devais cependant faire un arrêt sur la route. Dire à Oliver que je partais fut la chose la plus dure que j'ai jamais faite. Je sais ce que ça fait de se faire abandonner. Encore et encore. Et je lui ai dit que je le laissais, que je partais.
J'ai vu mes yeux dans ses yeux, bien qu'il essaya de cacher les larmes qui y montaient.
Je ne pouvais même plus le regarde face à face quand je lui demandai pardon.
"Tu es le meilleur ami possible, la meilleure personne au monde" lui dit-je en le prenant dans mes bras.
Ensuite, j'ai appelé la police.
Et comme j'en avais fait la prophétie il y a des années, mon entraînement à la course me servit bien à fuir. C'est dans mes gênes, c'est ce qu'a fait ma mère, c'est ce qu'a fait mon père, c'est ce que je fais.
Je suis devenue comme les personnes que je hait le plus dans ce monde.Quand je suis arrivée à la limite d'Oasis Springs, j'ai regardé derrière moi. Cette ville où a vécu ma famille pendant des générations.
J'ai compris qu'une fois que j'aurai franchi la ligne, je serai incapable de rentre, incapable de revenir en arrière.Peut-être est-ce pour le mieux. Peut-être qu'un nouvel air m'apportera la paix. Mais peut-être pas.
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Commentaires
Bon sang ! Je ne m'attendais pas à ça non plus. Trop gentil pour être honnête finalement ce François.
Que de difficultés pour Arya : après avoir perdu son travail, voilà maintenant qu'elle doit partir du lieu où elle a pratiquement toujours vécu.
J'espère au moins que là où tu l'emmènes, elle va arriver enfin à être plus sereine et vivre sa vie sans grosse complications.
Positivons !
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Oh Arya... tout quitter à cause d'un assassin, que c'est triste! :(
Comme je ne cesse de le répéter: courage, Arya! ♥