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Par PrincesseSey le 9 Décembre 2017 à 19:25
Mon très cher journal, ce sont ici les derniers mots que je t'écris, c'est étrange mais te voilà à la fin de ton voyage à mes côtés.
J'ai repoussé l'écriture de ces dernières pages pendant tant de temps que mes enfants ne sont plus les mêmes que la dernière fois que j'ai écrit.
Mes bébés sont devenus si grands, et si beaux.
Ma petite Annie a poussé comme une flèche, et ce faisant, a appris à canaliser sa voix et sont désir de se faire entendre en chanson.Mon encore plus petite Alice n'a pas tant grandi, mais elle a déjà décidé du chemin que prendra sa vie, e je ne voudrais pas être celle qui tente de se mettre en travers de son rêve. De plus je ne le ferai pas car j'ai eu le même rêve il y de ça quelques années, Alice veut être la championne internationale du basket que je n'ai pas pu être.
Mes deux minuscules derniers sont devenus d'incroyables machines à dévorer les livres, et inventer des histoires avec leurs jouets.
Ils sont inséparables et me semblent toujours être en train de s'isoler pour parler de secrets rien qu'à eux deux.
Mais ils partagent quand même des moments avec leurs sœurs.Des moments que je chéris probablement plus qu'eux, il y a une certaine joie à voir ses enfants s'entendre, même lorsque Annie râle qu'elle préférait être avec ses amis que surveiller ses frères et sœurs.
Moi-même je ne suis plus la même. Au début, tant de rage emplissait mon cœur chaque fois que je pensais à Samuel.
Puis la rage a été chassée par le néant. Tant de vide m'occupait lorsque mes anges partaient à l'école. Le silence résonnait à mes oreilles toute la journée, et j'ai cru que j'allais devenir un trou noir.
Puis, petit à petit, la blessure s'est faite moins tenace. Je me suis habituée au silence, à la tranquillité et j'ai fini par l'apprécier, un peu. La présence d'Annie, Alice, Andy, Axel, mais aussi de Jasmine, Oliver et Emma m'a redonné le sourire. J'ai appris que je n'avais pas besoin de la présence constante d'un homme dans ma vie.
J'étais certaine d'aller mieux, que plus rien ne pourrai m'atteindre. Mais lors du très attendu mariage de ma cousine et mon meilleur ami, les images de mon mariage se sont superposées au leur.
J'ai fermé les yeux, me suis répété "Ne flanche pas, ne flanche pas.". J'ai senti une présence reconnaissable parmi mille derrière mon dos, et je me suis répété "Ne te retourne pas, ne flanche pas."
Mais aussitôt le mariage terminé et le gâteau coupé, je me suis retournée et éloignée autant que possible de leur vue. Les félicitations peuvent bien attendre quelques minutes, me suis-je dit.
La présence m'a rejoint, et avec toute la délicatesse du monde, ma effleurée la main. Juste assez de délicatesse, car un peu moins et je me serai brisée.
Mais j'ai profité de cette sensation intangible, sans tourner la tête, juste quelques instants éternels où rien ne se passait, rien ne s'était passé, rien ne se passerait jamais.
Puis le moment s'est enfui et j'ai rattrapé la réalité. Je me suis écartée et j'ai demandé "Sam?" en mettant toutes mes interrogations, mais craintes, mes émotions dans ce simple mot, incapable d'en demander plus.
D'un air confus, et véritablement repentant, il s'est expliqué. Enfin.
"Arya. Je suis désolé. Je te demande pardon. J'ai fui, derrière l'excuse financière, je vous ai fuis. J'ai eu peur, j'ai été terrifié. Rien ne pourra jamais rattraper le temps que j'ai perdu, que je nous ai fait perdre. Mais, voilà ce qu'il en est... J... J'ai peur de la mort. De la mienne, de la tienne, de celle des enfants. Qu.. Quand je suis allée voir ma sœur, peu après que nous ayons conçus Andy et Axel... On a eu un accident de voiture. Je m'en suis sorti sans une égratignure mais... Ma sœur est dans un fauteuil roulant.""Tu veux dire que la raison pour laquelle tu ignore ta famille depuis des années c'est parce que tu as failli mourir?" j'ai demandé, incrédule. "Et ta sœur?? Je suis tellement désolée... Mais tu aurais dû m'en parler, pour le meilleur ou le pire, tu te souviens? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé Samuel?"
"J-j'avais peur que tu me vois ainsi, comme le faible que je suis, et que tu me rejettes, alors... Je suppose que je me suis saboté moi-même. Si ça n'avais saboté que moi, ce n'aurait pas été grave, mais je vous ai fait du mal, à toi et aux enfants... Je suis tellement désolé, Arya. Si tu savais comme je regrettes..."
Je ne savais pas que dire à cette nouvelle facette de Sam que je découvrais. Je voulais lui dire que je le haïssais, je voulais lui dire que je l'aimais comme au premier jour, je voulais ne plus jamais le revoir, je voulais retourner au début et le voir pour la première fois.
C'est alors que tout ceci se poussait et se chamaillait dans ma tête qu'il dit: "Bonjour, moi c'est Samuel, comment t'appelles-tu?""Euh... Arya" répondis-je, partagée entre l'envie de recommencer à ses côtés et la peur de voir tout se terminer de l'exacte même façon.
"Je suis enchanté de faire votre connaissance, voulez-vous m'épouser, faire votre vie à mes côtés,avoir une ribambelle d'enfants et me guider sur le bon chemin?" Je ne pus résister, je lui sautais aux bras.
"Cette fois je te promets que je te parlerai, cette fois je te promets, et je promets à Annie, Alice, Andy et Axel que je ne fuirai plus." déclara Samuel en m’emmenant sous l'arche.
Je répondis rien, mais je souris. Tout se jouait là. Tout peut redevenir joie et bonheur, pour peu que je lui pardonne, tout peu redevenir un cauchemar, pour peu que je me trompes.
"Je ne te demande pas d'oublier Arya, mais de me donner une seconde chance" murmura t'il en me prenant la main.
Je le regardai de toute mon âme, cherchant aux fond de ses yeux la réponse à toutes les questions du monde. Je n'y ai pas vu l'assurance que tout irait bien. Mais j'y ai vu la sincère croyance qu'il ferait tout pour que ce se soit le cas.
Alors, cher journal, j'ai placé mon pari. J'ai décidé de faire confiance à cet homme que j'aime tant. Où du moins d'essayer.
Depuis, il a réinvesti nos vies, après avoir demandé à chacun des enfants s'ils acceptaient aussi.
Je suppose que seul le temps nous dira si nous avons eu raison. D'ici là, je profite de ces repas autour d'une table bien remplie.Et c'est sur ces derniers mots que je noircis tes dernières lignes.
L'heure est arrivée de tourner une dernière page, et de refermer ce cahier.
Adieu cher journal,Arya
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Par PrincesseSey le 9 Septembre 2017 à 14:00
Cher journal, c'est quand Samuel n'a pas pu venir voir naître ses fils que j'ai compris ce qu'allait devenir ma vie.
Ce fut un accouchement terrible, j'étais seule pour la première fois, et ce fut non pas un mais deux petits garçons auxquels j'ai donné jour.
Même avant, bien sûr, il n'était pas là souvent. Il n'était pas là pour toutes les petites choses de la vie, comme faire à manger, nettoyer, aider les filles à aller au pot ou faire les devoirs.
Comme les regarder jouer, où les mettre au lit.
Mais même si il manquait ça, je croyais qu'il serait à mes côtés pour la naissance d'Axel et d'Andy. Pourtant, il n'es rentré que le lendemain matin, comme une fleur.
Quand je lui ai demandé ce qui l'avait empêché de venir, il me répondit simplement qu'un gros client était passé au musée, promettant un grosse rentrée d'argent.
Et alors que plus que jamais j'avais besoin de sa présence pour s'occuper des enfants, il s'est fait encore plus rare. Je passais ma vie dans la chambre des garçons, impossibles à satisfaire.
Tant que parfois, même Alice tentait de s'en occuper.
Dès qu'ils le pouvaient, Oliver et Emma, bien que celle-ci eut à nouveau un ventre de deux mètres, passaient à la maison.
Lorenzo, leur fils est adorable, bien que accablé par l'affection d'Alice.
Mais malgré l'aide de mes enfants, d'Emma et Oliver, il y a toujours des moments où l'absence de Samuel est suffocante. Quand on mange sans lui, et surtout, quand je vais me coucher dans un lit vide et froid.
Parfois, Alice demande "Papa est où?" et je me rends compte que je me le demande aussi.
Je réponds machinalement "Il est au travail ma puce, mais ne t'inquiètes pas, il va bientôt rentrer" tout en essayant d'y croire moi-même.
Quand est venu l'anniversaire d'Alice, j'ai cru que ça pourrait changer, il était assis au bout de la table et mon cœur s'est mis à battre à tout rompre.
Mais après à peine une demie-heure de réjouissance, il est sorti dans le jardin prendre un coup de fil.
"Comment peux tu? Comment peux tu nous faire ça Samuel? C'est l'anniversaire de ta fille, c'était la naissance de tes fils! Ils ont besoin de toi, on a besoin de toi? Qu'est-ce que tu peux bien faire de plus important que nous?" ai-je enfin laissé sortir.
"Arya, je suis le seul pilier financier de cette famille, je dois travailler pour que vous puissiez avoir tout ce confort." s'excuse t'il.
La rage, le desespoir m'ont envahie "On s'en fiche de ça, comment oses-tu penser que le confort compte autant que l'amour, que la présence, que la famille?! Comment oses tu croire que l'argent compte à nos yeux? Sam... si tu veux faire partie de cette famille il va falloir que tu revoies tes priorités."
Il était abattu.
J'étais abattue.
Et puis... tout à continué, comme si de rien n'était. Alice a grandi, devenant une boule d’énergie, toujours à la recherche qu mouvement.
Si il est toujours impossible de lui faire enfiler des chaussures, elle s'est calmé sur les crises, et est devenue une infatigable machine à câlins.
Axel et Andy ont eux aussi grandi à toute vitesse pour devenir à leur tour adeptes des étreintes.
Ils sont bien plus calmes que leurs sœurs l'étaient et préfèrent s'enfuir à chaque occasion, ce qui n'est malheureusement pas de tout repos non plus.
Ils ont aussi une imagination sans limite et adorent jouer où m'écouter leur lire des histoires.
Mes enfants sont mes trésors, peut-être les seules choses que je ne regrette pas dans ma vie. Même si parfois j'ai des remords dévorant quant aux choix que j'ai fait, comme me l'a si bien rappelé Annie "Franchement, comment ça se fait que j'ai deux pères et qu'aucun n'est jamais là? Comment t'as fait ça hein?"
Je suppose qu'elle a raison, que je suis la raison pour laquelle ces enfants n'ont pas de père. Mais que puis-je y faire? Qu'est-ce que je peux y changer?
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Par PrincesseSey le 24 Août 2017 à 14:00
Cher journal, quand Oliver est enfin venu me parler, il pensait que ça me poserait problème, mais il n'a aucune idée du soulagement qu'il m'a procuré.
Quand il m'a avoué qu'il sortait avec Emma depuis plus de deux ans, j'ai du me retenir de sauter de joie.En fait depuis que celle-ci m'a dit que le père de son enfant devrait me parler lui-même, je ne voyais personne qui m'était plus proche qu'elle et qui pourrait se sentir "coupable". Personne à part... peut-être... Samuel. Alors j'ai commencé à psychoter, à me demander.
Mais soudainement, Oliver m'a prise par surprise, avec son air contrit.J'étais un peu blessée qu'il ai peur de ma réaction alors qu'il y a bien des années tout c'était bien passé quand on était chacun dans la position de l'autre, quand j'étais avec son frère.
Une fois le choc passé, je lui ai dit combien j'étais contente pour eux. Et je le suis vraiment, mon meilleur ami est la meilleure personne pour prendre soin de ma cousine, et vice versa.
J'étais bien sûr aussi contente de savoir que Sam ne me trompe pas. Et jamais je ne lui dirai que j'ai pensé ça. Parce qu'il n'y a rien que je ne déteste plus que les confrontations.
Pourtant elles sont parfois nécessaires. Comme celle avec Annie, qui est devenue assez grande pour comprendre.
"Bon, ça fait cinq minutes qu'on est assis ici, et moi je commence à avoir chaud, alors si vous avez quelque chose à me dire dites le.""Ma chérie, je t'aime, a commencé Samuel, et je suis ton papa... Mais j'ai rencontré ta mère quand tu étais déjà dans son ventre. Je ne suis pas ton père biologique."
Pour la première fois, Annie s'est retrouvée sans mots.Elle s'est ensuite mise à pleurer, tandis que je la regardai sans savoir que dire ou faire.
Samuel l'a prise dans ses bras et l'a rassurée: "C'est les moments ensemble qui font une famille ma chérie, pas le sang, tu es autant ma fille qu'Alice" Tout semblait s'être bien passé.
Mais le soir, Annie m'a prise de court quand elle m'a dit qu'elle voulait rencontrer son père. François. J'aurais peut-être mieux fait de lui dire qu'il était mort, car il est hors de question que je la laisse s'approcher de ce meurtrier.
Quand je lui ait dit qu'elle ferait mieux d'oublier cette idée, elle a juste baissé la tête et fait la moue. C'est tellement inhabituel chez elle que je ne sais pas quoi en penser. Je donnerai n'importe quoi pour savoir ce qui se passe dans sa tête.
Même comprendre Alice est plus facile. Alice est simple, pour peu qu'elle ait le ventre plein et de l'amour, elle est satisfaite.
Enfin, elle l'était... Elle a grandi si vite, elle est déjà devenue un adorable bambin babillant.
Elle a toujours le sourire facile et de grands yeux émerveillés.
Mais j'ai bien peur qu'elle hérite du caractère explosif de sa sœur. Pour peu qu'on essaie de lui faire mettre des chaussures, Alice se transforme en furie.
Elle crie, elle pleure, mais surtout, elle mord.
Alors oui, mes filles sont la prunelle de mes yeux, et je suppose que savoir s'affirmer est une qualité, mais avoir deux bombes à la maison peut être épuisant.
Sur une autre note, Emma et Oliver ont emménagé ensemble, dans la maison juste en face. Emma était passée m'en parler et vérifier que ça ne me gêne pas.
Bien au contraire, je suis ravie que deux de mes personnes préférées réduisent de plus où moins 100% la distance qui nous séparent!Lorsque, quelques mois plus tard ils avaient enfin fini d'emménager, ils nous ont invités à fêter nos anniversaires chez eux afin d'inaugurer leur nouvelle maison.
Après avoir complimenté leur maison en bonne et due forme et passé une bonne soirée, le moment est venu...
J'ai sauté le pas, soufflé les bougies. Je suis vieille maintenant.
Oliver a bien tenté de me dire que je n'avais pas pris une ride, mais je sais ce qu'il en est, bientôt je ne serai plus qu'un tas d'os.
La fête battait son plein lorsqu'il a fallu l'interrompre pour cause de contractions.
Emma m'a demandé de rester au cas où il y aurait un problème, mais tout s'est passé rapidement et parfaitement, le seul à être inquiet, c'était Oliver.
Mais une fois que le bébé né, malgré la fatigue qui tirait ses traits, Oliver m'a présenté fièrement Lorenzo.
Puis, dans la folie du moment, il s'est mis à genoux au pieds d'Emma et l'a demandée en mariage. Elle a accepté.
J'ai commencé à me sentir légèrement de trop alors je suis partie, l'esprit tranquille en sachant que je les laissait tous les deux en de bonnes mains.
Et en rentrant, inspirée par tout cette amour j'ai fait une décision que je regrettais dès le lendemain matin.
Et la semaine suivante, la sentence est tombée. "Je suis enceinte. Je crois qu'on a fait une bêtise Sam. Comment on va s'occuper d'un autre monstre avec les deux qu'on a déjà?"
Oui, c'est probablement une bêtise, mais c'en est une belle, je vais avoir un autre enfant...
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