J'avais raison. Mais c'est sûr que des jumeaux ça amplifie le phénomène. Les bébés prenait absolument tout notre temps. Léana et moi n'avions plus une seconde ensemble.

Bien sûr, nous nous aimions toujours, mais nous ne pouvions plus avoir une discussion sans être interrompus par des pleurs.

Nous dormions quand nous pouvions, mais l'un de nous devait souvent se lever pour aller satisfaire ces deux adorables suceurs d’énergie vitale.

Le seul endroit où nous pouvions être tranquille un peu, c'était notre jacuzzi, l'endroit où on pouvais se retrouver, à l'écart des pleurs.Et encore, on y restait jamais tous les deux pendant plus de trente minutes.

Etre un parent est le travail le plus épuisant qui existe sur Terre. Mais c'est aussi le plus beau. Leurs rires et leurs sourires valent les dures heures de travail pour les obtenir.

Et vint le jour où Léana dut retourner au travail, me laissant seul dans cette maison trop pleine de bébés.

Ensuite, fatalement, arriva leur anniversaire, ils devinrent des bambins.

Ce qui voulait dire qu'en plus de les nourrir et les nettoyer, il fallait leur apprendre à faire comme les grands.

Je leur lisait les livres que j'avaient écrits, en attendant le retour de leur mère.

C'était dur, Léana partait au travail le matin et s'occupait d'eux le soir, moi le reste de la journée, nous rythmes étaient décalés, on ne se voyait plus. Mais on est des parents, qu'on le veuille où non, et c'est un job dont on ne démissionne pas.

Et les mois ont défilé, finissant par faire de Léana et moi des adultes responsables. Je ne me rappelait plus de mon propre anniversaire. Le temps m'a rattrapé quand je traversais le couloir en combinaison de plongée.

Puis, finalement, celui des petits est arrivé, faisant d'eux des enfants pleins de vie et partiellement autonomes.

Nous laissant, à Léana et moi, le temps de nous retrouver, le temps de nous aimer, enfin.

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